István Lukács

footballeur hongrois et français

István Lukács, né le à Szeged et mort apparemment à la fin des années 1960, est un footballeur hongrois naturalisé français. Il est appelé pendant sa carrière en France Étienne Lukacs.

István Lukács
Image illustrative de l’article István Lukács
Istvan Lukacs (deuxième à partir de la droite) en finale de la Coupe de France 1934 avec le FC Sète
Biographie
Nationalité Hongrois
Français
Naissance
Szeged (Hongrie)
DécèsAnnées 1960
Taille1,75 m (5 9)
PosteAvant-centre
Parcours senior1
AnnéesClub 0M.0(B.)
1930-1933 Újpest FC
1933-1934 FC Sète32 (38)
1934-1936 Olympique lillois33 (16)
1936 AS Saint-Étienne05 0(4)
1936-1937 La Chaux-de-Fonds18 0(9)
1937-1938 Young Boys Berne18 (15)
1938-1939 Servette Genève11 0(6)
1 Compétitions officielles nationales et internationales senior, incluant le parcours amateur et en équipe réserve.
Dernière mise à jour : 16 novembre 2014

Biographie

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István Lukács arrive en France en 1933, soit selon les sources directement du FC Szeged, le club de sa ville de naissance[1], soit via Újpest Budapest, où il « avait terminé sa formation »[2]. Il arrive en première division du championnat de France professionnel, qui entame sa deuxième saison d'existence. En même temps que Lukács, Georges Bayrou, le président du FC Sète, recrute son compatriote Márton Bukovi[3], alors joueur du Ferencváros Budapest.

Lukács ne tarde pas à s'acclimater, l'entraîneur sétois René Dedieu composant autour de lui une attaque redoutable composée d'Ivan Bek, Ali Benouna, Jules Monsallier ou encore Louis Gabrillargues[4]. Placé avant-centre, Lukács répond aux attentes placées en lui et marque régulièrement des buts pour les « Dauphins ». Il brille notamment particulièrement par son jeu de tête[5]. En fin de la saison, il compte 28 buts en 26 matchs de championnat, ce qui lui vaut le titre honorifique de meilleur buteur du championnat[6]. Son équipe remporte le championnat avec un point d'avance sur le SC Fives et l'Olympique de Marseille, qui perd à la surprise générale ses trois derniers matchs joués en retard[1].

Peu avant la fin du championnat, Sète et Marseille s'affrontent également en finale de la Coupe de France. Lukács brille encore en marquant les deux buts de son équipe, qui l'emporte 2-1[7],[3]. Lors des cinq tours précédents, il avait déjà inscrit dix des 18 buts des Sétois[8]. Le FC Sète est le premier club en France à réaliser le doublé.

En fin de saison, Lukács quitte cependant Sète pour l'Olympique lillois qui lui fait une offre financière « insensée »[9] (à savoir 55 000 francs[10], record de l'époque[3]). Aux côtés de Jules Vandooren, Jules Bigot, Jean Snella et du Hongrois André Simonyi, Lukács dispute 18 des 30 matchs la saison suivante et marque dix buts[11]. Le club lillois termine 7e. La saison suivante, il ne marque que 3 buts en 12 matchs. Le duo avec Simonyi ne fonctionne pas de la façon espérée.

En 1936, il part à l'AS Saint-Étienne, un club ambitieux et fortuné de deuxième division[12]. C'est pendant cette période-ci qu'il est naturalisé Français[13]. Parmi ses coéquipiers dans le Forez figurent notamment Ivan Bek, son ancien coéquipier à Sète. Lukács inscrit un triplé pour son premier match, une défaite (5-6) contre Valenciennes, puis un autre but, vainqueur cette fois, contre Nice[3]. Pourtant il se trouve dès le mois de novembre sur le départ, vers le FC Mulhouse, qui souhaite le recruter. Il signe finalement au FC La Chaux-de-Fonds, en Suisse, qui recrute en même temps le joueur suisse de Mulhouse Engelbert Bösch (it)[3] (certaines sources indiquent, semble-t-il par erreur, une signature au Lausanne-Sports[14]). Il n'aura joué avec Saint-Étienne que cinq matchs[13]. Il joue par la suite au Young Boys de Berne[15] et au Servette de Genève[16], toujours en Suisse.

Il joue ses derniers matchs avec le Servette début 1939 (en février ?). La suite de sa carrière et de sa vie n'est pas bien connue, il semble qu'il soit retourné en Hongrie. Dans son livre sur le FC Sète publié en 1973, Yves Dupont affirme qu'István Lukács est décédé à la fin des années 1960, sans plus de précision[17].

Statistiques

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Statistiques saison par saison d'István Lukács[16],[13],[15],[18]
SaisonClubChampionnatCoupe nationale
Comp.M.B.M.B.
1930-1931 Újpest FCD111
1931-1932 Újpest FCD183
1933-1934 FC SèteD12628610
1934-1935 Olympique LilloisD1181013
1935-1936 Olympique LilloisD112320
1936 AS Saint-EtienneD25400
1936-1937 La Chaux-de-FondsD117910
1937-1938 Young Boys BerneD1161421
1938-1939 Servette GenèveD18432

Références

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  1. a et b Jean-Philippe Rethacker : La grande histoire des clubs de foot champions de France. Sélection du Reader's Digest, Paris / Bruxelles / Montréal / Zurich 2001 (ISBN 2-7098-1238-X), p. 20-21
  2. Paul Hurseau / Jacques Verhaeghe : Olympique Lillois - Sporting Club Fivois - Lille OSC Alan Sutton, Joué-lès-Tours 1997 (ISBN 2-84253-080-2), p. 25
  3. a b c d et e « Lille – Saint-Etienne : Lukacs, un petit tour et puis s’en va | Sur la route des verts », sur web.archive.org, (consulté le )
  4. Hubert Beaudet: Le Championnat et ses champions. 70 ans de Football en France. Alan Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire 2002 (ISBN 2-84253-762-9), p. 15
  5. Dupont, p. 339
  6. Sophie Guillet/François Laforge: Le guide français et international du football éd. 2009. Vecchi, Paris 2008 (ISBN 978-2-7328-9295-5), p. 133
  7. L'Équipe / Gérard Ejnès : Coupe de France. La folle épopée. L'Équipe, Issy-les-Moulineaux 2007 (ISBN 978-2-915-53562-4), p. 350
  8. L'Équipe / Gérard Ejnès : Coupe de France. La folle épopée. L'Équipe, Issy-les-Moulineaux 2007 (ISBN 978-2-915-53562-4), p. 124
  9. Dupont, p. 340
  10. Olivier Chovaux, « Le choix du professionnalisme », dans 50 ans de football dans le Pas-de-Calais : « Le temps de l’enracinement » (fin XIXe siècle-1940), Artois Presses Université, coll. « Cultures sportives », (ISBN 978-2-84832-407-4, lire en ligne), p. 223–264
  11. Almanach du football éd. 1934/35. Paris 1935, p. 71
  12. Frédéric Parmentier : AS Saint-Étienne, histoire d'une légende. Cahiers intempestifs, Saint-Étienne 2004 (ISBN 2-911698-31-2), p. 20
  13. a b et c « LUCKACS Istvan | ASSE foot », sur www.anciensverts.com (consulté le )
  14. Marc Barreaud: Dictionnaire des footballeurs étrangers du championnat professionnel français (1932-1997). L’Harmattan, Paris 1998 (ISBN 2-7384-6608-7), S. 45
  15. a et b « SAISON 1937/38 | BSC YOUNG BOYS - OFFIZIELLE INTERNETSEITE », sur www.bscyb.ch (consulté le )
  16. a et b « Istvan Lukacs - Fiche de stats du joueur de football », sur www.pari-et-gagne.com (consulté le )
  17. Les sources en ligne indiquent le plus souvent un décès à la fin des années 1960. Le site billiongraves.com répertorie une tombe au nom d'Istvan Lukacs, avec pour année de naissance 1912 et année de mort 1969, dans un cimetière de Budapest. Rien de plus cependant ne permet d'affirmer qu'il s'agit de la sienne.
  18. (de) « Home », sur SFL Glory (consulté le )

Bibliographie

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  • Yves Dupont : La Mecque du football ou Mémoires d'un Dauphin. Auto-édité, Sète 1973

Liens externes

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