Leukoplasie

lésions blanchâtres de la muqueuse buccale

La leucoplasie est une tache blanche à l’intérieur de la bouche, qui ne peut pas être enlevée par frottement[3]. Elle est associée à un risque accru de cancer[2],[4]. Les bords de la lésion sont généralement abrupts et la lésion change avec le temps[1]. Dans les formes avancées, des taches rouges peuvent apparaître . Il n’y a généralement pas d’autres symptômes[5]. La lésion se situe généralement dans la bouche, mais il arrive que la muqueuse d’autres parties du tractus gastro-intestinal, des voies urinaires ou des organes génitaux soit touchée[6],[7],[8].

Leucoplasie
Description de cette image, également commentée ci-après
Leucoplasie à l'intérieur de la joue.
CausesInconnu[1]
Début habituelAprès 30 ans[2]
ComplicationsCarcinome épidermoïde[2]
Traitement
DiagnosticEffectuée après élimination des autres causes possibles, la biopsie tissulaire[1]
Différentielinfection à levures, lichen plan, kératose due à des traumatismes mineurs et répétés[2]
TraitementSuivi rapproché, arrêt du tabac, limitation de l'alcool, ablation chirurgicale[2]
SpécialitéStomatologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Épidémiologie
FréquenceJusqu'à 8 % des hommes de plus de 70 ans[1]
Classification et ressources externes
CISP-2D83Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10K13.2, N48.0, N88.0, N89.4 et N90.4Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-9528.6, 530.83, 607.0, 622.2, 623.1 et 624.0Voir et modifier les données sur Wikidata
DiseasesDB7438
MedlinePlus001046
Patient UKLeukoplakia

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

La cause de la leucoplasie est inconnue[1]. Les facteurs de risque de sa formation dans la bouche comprennent le tabagisme, le tabac à mâcher, l’excès d'alcool et l'usage de noix de betel[2],[9]. Une forme particulière de leucoplasie est commun au HIV/AIDS[10]. Il s'agit d'une lésion précancéreuse qui entraîne un changement dans les tissus, rendant ainsi le développement du cancer plus probable . Le risque de cancer varie selon le type de leucoplasie : 3 à 15 % pour la leucoplasie localisée et 70 à 100 % des leucoplasies prolifératives se transforment en carcinome épidermoïde.

La « leucoplasie » est un terme descriptif et ne doit être utilisé qu’après avoir exclu toutes les autres causes possibles[1]. Le biopsie tissulaire montre généralement une accumulation accrue de kératine, avec ou sans cellules anormales, mais elle n'est pas suffisant pour établir un diagnostic[2]. D’autres affections, comme les infections à levure, le lichen planus, el la kératose due à des traumatismes mineurs répétés, peuvent présenter des symptômes similaires . Les lésions d’une infection à levure peuvent généralement être éliminées par frottement, contrairement à celles d’une leucoplasie[11].

Le type de traitement recommandé varie selon les caractéristiques de la lésion[2]. Si des cellules anormales sont présentes ou que celle-ci est petite, il est souvent préférable d’opter pour une ablation chirurgicale. Sinon, un suivi rapproché à des intervalles de trois à six mois peut être suffisant . Il est également conseillé d’arrêter de fumer et de réduire sa consommation d’alcool[12]. Dans la moitié des cas, la leucoplasie disparaît lorsqu’on cesse de fumer[4] ; toutefois, si on continue à fumer, elle devient plus blanche et plus épaisse dans 66 % des cas[1]. Environ 1-3 % de la population est touchée par cette condition . La leucoplasie devient plus fréquente avec l'âge, mais n'apparaît généralement qu'après 30 ans . Les taux peuvent monter jusqu'à 8 % chez les hommes de plus de 70 ans.

References

modifier
  1. a b c d e f et g Brad W. Neville, Douglas D. Damm, Angela C. Chi et Carl M. Allen, Oral and Maxillofacial Pathology, Elsevier Health Sciences, , 4e éd., 355–358 p. (ISBN 9781455770526, lire en ligne)
  2. a b c d e f g et h Villa A, Woo SB, « Leukoplakia-A Diagnostic and Management Algorithm », Journal of Oral and Maxillofacial Surgery, vol. 75, no 4,‎ , p. 723–734 (PMID 27865803, DOI 10.1016/j.joms.2016.10.012 )
  3. (en) Margaret J. Fehrenbach, Kristin Minihan-Anderson, Olga A. C. Ibsen et Scott M. Peters, Oral Pathology for the Dental Hygienist, St Louis, Missourie, 8th, (ISBN 978-0-323-76403-2, lire en ligne [archive du ]), « 2. Inflammation and repair: injuries to oral soft tissue », p. 2
  4. a et b Scully C, Porter S, « ABC of oral health. Swellings and red, white, and pigmented lesions », BMJ, vol. 321, no 7255,‎ , p. 225–8 (PMID 10903660, PMCID 1118223, DOI 10.1136/bmj.321.7255.225)
  5. « Interventions for treating oral leukoplakia to prevent oral cancer », The Cochrane Database of Systematic Reviews, vol. 7,‎ , p. CD001829 (PMID 27471845, PMCID 6457856, DOI 10.1002/14651858.CD001829.pub4)
  6. Alan J. Wein, Louis R. Kavoussi, Andrew C. Novick, Alan W. Partin et Peters, Campbell-Walsh Urology: Expert Consult Premium Edition: Enhanced Online Features and Print, 4-Volume Set, Elsevier Health Sciences, (ISBN 9781416069119, lire en ligne), p. 2309
  7. Gaspar Banfalvi, Homeostasis - Tumor - Metastasis, Springer Science & Business Media, (ISBN 9789400773356, lire en ligne), p. 156
  8. Elizabeth A. Montgomery et Lysandra Voltaggio, Biopsy Interpretation of the Gastrointestinal Tract Mucosa: Volume 1: Non-Neoplastic, 2, (ISBN 9781451180589, lire en ligne), p. 10
  9. « [Smokeless tobacco] », Presse Médicale, vol. 41, no 1,‎ , p. 3–9 (PMID 21840161, DOI 10.1016/j.lpm.2011.06.005)
  10. « Oral lesions in infection with human immunodeficiency virus », Bulletin of the World Health Organization, vol. 83, no 9,‎ , p. 700–6 (PMID 16211162, PMCID 2626330, DOI 10.1590/S0042-96862005000900016)
  11. « The global burden of oral diseases and risks to oral health », Bulletin of the World Health Organization, vol. 83, no 9,‎ , p. 661–9 (PMID 16211157, PMCID 2626328, DOI 10.1590/S0042-96862005000900011)
  12. Odell W, Clinical problem solving in dentistry, Edinburgh, 3rd, , 209–217 p. (ISBN 978-0-443-06784-6, lire en ligne [archive du ])